mercredi 22 août 2007

LE BATISCAPHE

Le batiscaphe en un flot de sang bleu
griffa l'Océan blême
et s'enfonça dans le remugle où
nagent des serpents d'argent semblables
à des thons
L'air puisait son souffle rauque
dans les étreintes du vide
et je me sentais par des serres
puissantes serré compressé
et la mort planait de ses yeux cruels
Le batiscaphe hurla en tombant
dans la vase immonde aux senteurs méphitiques
Vingt Mille mètres me séparaient des oiseaux blancs aux cris sanglants
et des milliards de milliards de kilomètres
du cruel Saturne où dansent des essences
diaboliques d'un univers insondable
Par le hublot je vis d'abord la pénombre
envahir l'obscurité et se reflèter sur le verre dépoli
un tentacule mousseux dont les pustules écoeurants
vibraient comme les musiques d'un DJ satanique
Puis 2, 3 et des centaines de tentacules verdâtres
cognèrent au frontispice de ma vision
et soudain
je vis
l'oeil démoniaque s'ouvrir sur un palais de crocs
et je sus
en cet instant précis
que ce poulpe n'était pas un poulpe gigantesque
grand comme un Mont inexploré de l'Hymalaya
mais lui
le Dieu cruel et sanguinaire qui rêvait
aux temps certains où le monde ne verrait plus que sa gloire

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