dimanche 30 septembre 2007

LA MALEDICTION D'IPSCHWICH

L'autocar jaune et mauve stoppe
à un kilomètre d'Ipschwich
Ne demandez surtout pas à Simon d'aller plus loin
il tremble comme un saule sous le vent d'automne
Une longue avenue sombre et pourtant sans arbre
vous conduit à Ipschwich
La seule auberge est tenue par une vieille
dont l'oeil crevé vous nargue à travers sa
taie blanchâtre
La chambre est à l'étage
sans eau ni chauffage ni électricité
Un lit s'offre à vous envahi de cafards
aussi gros que des rats d'égout
L'aubergiste sans nom a des relents de poisson
moisi
Si vous croisez quelqu'un dans la longue avenue
sombre
lui aussi a les mêmes relents d'océan nauséabonds
et ses yeux globuleux semblent fuir votre présence
Vous êtes un étranger dans une étrange ville étrangère
nul mot nulle parole et le snack où vous entrez
ne vous offre qu'un poisson fade et visqueux
et une bière tiède et amère
Le soir un conseil restez cloîtrés dans votre lit
souillé de cafards
On dit que les habitants d'Ipschwich sortent la nuit
et se rassemblent en cercle sur la digue
On dit que l'un d'entr'eux sort des sons sinistres d'une flûte en os de cachalot
et l'Océan s'ouvre en un grand cri de haine
Celui qui surgit être difforme et malfaisant
est le Père Tout-Puissant des habitants d'Ipschwich
qui vient réclamer son dû mensuel
une vierge nue qu'il enfonce dans les flots
qu'on ne revoit jamais
et les autres s'en vont
jusqu'à la prochaine lune

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